Le Plan « Ma santé 2022 »
Les personnes atteintes de maladies rares souffrent de pathologies souvent multisystémiques qui peuvent entraîner une prise en charge lourde et un parcours de soin complexe. Elles rencontrent particulièrement des difficultés concernant le délai dans le diagnostic, l'information et l'orientation vers les professionnels compétents, l'accès à des soins de qualité, la prise en charge globale sociale et médicale et la coordination des soins hospitaliers et de ville. Elles s'appuient donc sur le système de santé, que le gouvernement juge aujourd'hui être inadapté.
En mars dernier, à la suite du lancement de la démarche de refonte du système de santé par le Premier Ministre à Eaubonne, la ministre des Solidarités et de la Santé a confié à 12 pilotes les 5 chantiers prioritaires pour engager une transformation profonde du système de santé :
- Qualité des soins et pertinence des actes
- Organisation territoriale
- Modes de financement et de régulation
- Ressources humaines et formation
- Numérique
Les responsables de ces chantiers ont rencontré près de 2000 personnes toutes actrices du système de santé, et les rapports remis à la ministre des Solidarités et de la Santé a permis la mise en place de 3 engagements prioritaires, réémis par le président de la République lors de l'annonce de la stratégie « Ma santé 2022 », le mardi 18 septembre :
- Placer le patient au coeur du système, en construisant des parcours de soin avec une formalisation des guides de prise en charge et en mettant en place un financement au forfait pour les maladies chroniques. Le gouvernement propose également une dotation de 300 millions d’euros pour financer la qualité dans les établissements hospitaliers. Le parcours de soin sera également fluidifié par la création d’un espace numérique de santé individuel et personnalisable pour chaque usager lui permettant d’avoir accès à ses données et lui offrir un ensemble de services, tout au long de sa vie.
- Organiser l’articulation entre médecine de ville, médico-social et hôpital pour mieux répondre aux besoins de soins en proximité. Les mesures viseront à dégager du temps médical, en créant notamment 4000 postes d'assistants médicaux. Désormais reconnue comme un acte médical de droit commun, la télémédecine sera encouragée avec la définition de cibles prioritaires et l’association d’autres professions de santé dans les territoires. Le plan prévoit également la labellisation des premiers « Hôpitaux de proximité » en 2020, avec l’objectif de 500 à 600 d’ici 2022.
- Repenser les métiers et la formation des professionnels de santé, en favorisant l'interdisciplinarité et en implémentant la suppression du numerus clausus et refonte des premiers cycles des études en santé, ainsi que réforme du 2e cycle des études médicales et suppression des épreuves classantes nationales.
Pour financer ce plan, le gouvernement investira au total plus de 3,4 milliards d’euros d’ici 2022, dont près d’1 milliard d’euros ira en faveur de l’investissement hospitalier. Il sera suivi par un comité de pilotage, présidé par le ministre des Solidarités et de la Santé et composé de représentants des acteurs de la santé et des administrations concernées, qui se réunira à intervalles réguliers.