La mucopolysaccharidose type IIIA ou maladie de Sanfilippo type A (MPS IIIA), caractérisée par une dégradation intellectuelle sévère, est une maladie lysosomale causée par un déficit enzymatique en héparane sulfamidase. Une équipe australienne a évalué, chez la souris, les effets d’une thérapie enzymatique de remplacement à long terme. Sachant que la sulfamidase peut entrer dans le cerveau jusqu’à la fermeture complète de la barrière hémato-encéphalique entre le 10ème et le 14ème jour de vie, Gliddon et coll. ont comparé des thérapies initiées à la naissance et à l’âge de six semaines. Les souris traitées dès la naissance présentaient un poids et un comportement normaux, ainsi que des aptitudes à apprendre. Dans le test du labyrinthe d’eau de Morris, qui mesure la mémoire et l’apprentissage, elles montraient de meilleures performances que les souris traitées plus tardivement ou non traitées. Ces données suggèrent qu’une enzyme entrant dans le cerveau dans les premières semaines de vie, avant la fermeture de la barrière hémato-encéphalique, peut retarder l'apparition des difficultés d’apprentissage et des troubles du comportement chez les souris atteintes de MPS IIIA.
La mucopolysaccaridose type VI ou maladie de Maroteaux-Lamy (MPS VI) est également une maladie de surcharge lysosomale, dans laquelle le développement intellectuel est normal. Causée par un déficit en arylsulfatase B, elle est caractérisée par une dysmorphie faciale, un nanisme, une dysostose multiple sévère, une hépatosplénomégalie, une atteinte valvulaire cardiaque, une cardiomyopathie, une surdité, des opacités cornéennes. Sur la base d’études prometteuses chez un modèle félin de MPS VI, une équipe américaine a réalisé un essai clinique de phase I/II, randomisé, en double aveugle, consistant en l’administration hebdomadaire d’arylsulfatase B recombinante humaine (1mg/kg ou 0,2mg/kg) chez sept malades pendant 24 semaines. Aucun effet secondaire sévère n’est apparu. Les sujets ayant reçu la plus forte dose d’enzyme ont présenté une réduction plus importante et plus rapide des glycosaminoglycanes urinaires, mettant en évidence une action dose dépendante de rhASB. Des améliorations des capacités fonctionnelles (aptitude à la marche et à la montée des escaliers, mouvement des épaules) et une diminution de la douleur articulaire ont été observées chez tous les patients, les gains les plus importants étant enregistrés chez les sujets les plus sévèrement atteints traités par la dose élevée d’enzyme.
Quant à la mucopolysaccharidose type 1 ou maladie de Hurler (MPS I), elle résulte d’une déficience enzymatique en alpha-L-iduronidase. Aldurazyme® (laronidase) a été autorisé en Europe et aux Etats-Unis pour le traitement de la maladie, à la suite de quelques essais cliniques prometteurs. Pour confirmer l’efficacité et la sécurité de cette thérapie enzymatique de remplacement, une équipe britannique a mené un essai clinique international randomisé, en double-aveugle, contre placebo, sur 45 patients atteints de MPS I. Les participants ont reçu 0,58mg/kg de laronidase ou de placebo pendant 26 semaines. Les résultats sont en faveur d’une bonne efficacité et d’une bonne tolérance du traitement : une amélioration de la fonction respiratoire et des capacités physiques, et une réduction des glycosaminoglycanes urinaires a en effet été observée chez les sujets ayant reçu l’enzyme.