Édition du 06 Avril 2004

Le syndrome de Shwachman-Diamond (SDS), causé par des mutations du gène SBDS, se caractérise par un dysfonctionnement du pancréas exocrine et de la moelle osseuse chez tous les malades. Dans certains cas, une dysplasie squelettique de sévérité variable est observée. Une équipe canadienne a étudié 15 malades atteints de SDS lié à des anomalies du gène SBDS, afin de déterminer la nature, la fréquence et l’évolution des anomalies squelettiques, et d’établir une corrélation génotype-phénotype. Tous les sujets présentaient des anomalies squelettiques, avec une évolution variable, même pour des génotypes similaires. Les caractéristiques typiques observées sont une apparition tardive du centre secondaire d’ossification, une dysostose métaphysaire dans la petite enfance, et une ostéopénie généralisée. Une amélioration des défauts de la maturation épiphysaire et une progression des modifications métaphysaires tendent à apparaître avec l’âge. D’après ces observations, des changements squelettiques existent chez tous les patients atteints d’un SDS causé par des mutations de SBDS, leur sévérité et leur localisation variant avec l’âge. Aucune corrélation génotype-phénotype n’a été mise en évidence.

La paralysie supranucléaire progressive (PSP) et la dégénérescence corticobasale (DCB) résultent de l’accumulation intracytoplasmique d’une forme hyperphosphorylée de la protéine tau. Bien qu’elles présentent des manifestations cliniques distinctes, aucune différence dans la structure biochimique des protéines tau anormales responsables n’a été identifiée. Une équipe japonaise a analysé des échantillons cérébraux de huit patients atteints de PSP, six patients atteints de DCB, et un patient présentant les signes cliniques des deux maladies. Les chercheurs ont mis en évidence la présence de fragments de protéines tau de poids moléculaires différents pour la PSP et la DCB, respectivement 33kDa et 37 kDa. L’analyse immunochimique révèle qu’il s’agit de deux morceaux de protéine tau ayant une partie C-terminale commune et un domaine amino-terminal différent. Ainsi, des processus protéolytiques distincts des protéines tau anormales semblent intervenir dans les deux maladies, et pourraient expliquer les différences entre les manifestations neuropathologiques observées.

Dans une population du bassin parisien comptant un million d’adultes dont 28% d’origine non-européenne, des chercheurs français ont estimé la prévalence des quatre vascularites suivantes : la périartérite noueuse, la polyangéite microscopique, la granulomatose de Wegener et le syndrome de Churg-Strauss. Trois sources d’analyse ont permis d’identifier 98 malades sur la totalité de l’année 2000. Les prévalences associées (pour un million d’adultes) s’élèvent à 30,7 pour la périartérite noueuse, 25,1 pour la polyangéite microscopique, 23,7 pour la granulomatose de Wegener et 10,7 pour le syndrome de Churg-Strauss. Elles sont deux fois plus élevées chez les sujets d’origine européenne, suggérant une susceptibilité génétique des Caucasiens. Comparée aux estimations précédentes réalisées principalement sur des populations rurales, ces travaux révèlent une fréquence plus élevée pour la périartérite noueuse et moins élevée pour la granulomatose de Wegener. Des facteurs étiologiques environnementaux sont donc probablement impliqués dans ces maladies.