Les dystrophies musculaires des ceintures (LGMD) représentent un groupe de maladies génétiques caractérisées par une atteinte des muscles des épaules et du bassin. A ce jour dix sept formes ont été identifiées génétiquement, associées à des tableaux cliniques très différents. Parmi les formes autosomiques récessives, la dystrophie musculaire des ceintures type 2A, liée à des mutations du gène de la calpaïne 3 (CAPN3), est une des plus courantes. Une équipe italienne a analysé le gène CAPN3 chez cinq cent trente sujets atteints de LGMD et trois cents sujets contrôles. Quatre-vingt deux mutations de CAPN3, dont quarante cinq nouvelles, ont été ainsi identifiées chez cent quarante et un patients. Les résultats ont montré que l’évolution des symptômes est plus favorable chez les femmes que chez les hommes. D’autre part, chez 94% des patients les plus sévèrement atteints, l’anomalie génétique présente dans le second allèle a été découverte. Les mutations de la calpaïne 3 ont été retrouvées dans plus d’un tiers des cas de LGMD classiques, chez 18,4% des patients atypiques et 12,6% des sujets avec un taux de créatine kinase élevé. Ces travaux, qui représentent la plus grande étude génétique effectuée jusqu’à présent dans la LGMD2A, ont mis en évidence la grande variété du spectre phénotypique et la fréquence du porteur d’une mutation de CAPN3 (1/103) dans la population étudiée. Les chercheurs italiens suggèrent que la grande variabilité du phénotype pourrait s'expliquer par l'intervention des gènes modificateurs.
(Newsletter Institut de Myology –novembre 2005)