Édition du 09 Novembre 2010

Le 20 octobre dernier, Mme Bachelot a présenté au conseil des ministres le projet de loi relatif à la bioéthique, préparé depuis de longs mois suite aux états généraux de la bioéthique et au travail de la mission parlementaire rapporté par le député Jean Leonetti en février 2010 (voir le rapport).
Un des aspects du projet de loi concerne la régulation de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires. En effet ce champ de recherche était jusqu’alors réglé par un moratoire de 5 ans prévu dans la loi de bioéthique de 2004 et mis en place en 2006, arrivant donc à son terme en février 2011. Ce moratoire permettait l’autorisation, à titre dérogatoire seulement, de la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires sous deux conditions : l’exigence de progrès thérapeutiques majeurs et l’absence de méthodes alternatives d’efficacité comparable. Dans le projet de loi présenté dernièrement, la fin du moratoire est actée, et il a été choisi de maintenir l’interdiction de principe des recherches utilisant l’embryon et les cellules souches embryonnaires en instaurant un régime dérogatoire permanent. Cette prise de position « définitive » de la France prétend favoriser l’investissement des institutions de recherche ainsi que leur encadrement. Les conditions de la dérogation ont par ailleurs été légèrement modifiées, les « exigences thérapeutiques » attendues dans la loi de 2004 deviennent des « exigences médicales », élargissant le champ des recherches au diagnostic, par exemple. Ces critères étant sujets à une argumentation délicate d’un point de vue scientifique, l’arbitrage, réalisé par l’Agence de Biomédecine (ABM) a évidemment été sous le vent des critiques : en 2008 l’ABM a été attaquée en justice au motif qu’une autorisation délivrée au laboratoire I-Stem ne rentrerait pas dans le cadre des deux conditions prévues par la loi. D’après l’étude d’impact du projet de loi, publiée le 18 octobre, « l’aménagement du texte avec un assouplissement des critères d’autorisation des recherches n’est pas de nature à augmenter le contentieux dans ce domaine ». La structuration du conseil scientifique de l’ABM et son organisation trop opaque selon certains détracteurs n’étant pas supposées changer, il est fort probable que les futurs arbitrages rendus par l’ABM seront scrutés.

Le syndrome de Kallmann est caractérisé par l'association d'un hypogonadisme hypogonadotropique et d'une anosmie ou hyposmie. Dans le présent article, Kim et coll. établissent l’implication de la protéine WDR11 dans l’hypogonadisme hypogonadotropiquen, associé ou non à un défaut partiel ou total de l’olfaction. Les auteurs ont en effet identifié des mutations du gène codant pour WDR11 chez des malades et ont démontré l’interaction entre cette protéine - à domaines WD, spécialisés dans l’interaction entre protéines - et le facteur de transcription EMX1, dont on sait qu’il est impliqué dans le développement des neurones de l'olfaction.

Dans cet essai de phase 3 randomisé, plus de 800 patients atteints d’une leucémie chronique lymphocytaire ont reçu soit un traitement de chimiothérapie de première ligne à base de fludarabine et de cyclophosphamide soit ce traitement additionné du rituximab (chimio-immunothérapie). Hallek et coll. rapportent ici des résultats positifs pour cet essai qui montre une amélioration de la survie des patients.