Le plan stratégique de l’Inserm 2016-2020
Le Plan stratégique de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) 2016-2020 a été adopté le 3 décembre dernier par son Conseil d’administration. Ce plan stratégique vise à engager de manière forte l’Inserm dans la révolution biologique et technologique, notamment dans les domaines de la génomique et de la post-génomique, et dans l’évolution de la médecine, qui s’appuie sur cette révolution scientifique, vers une médecine personnalisée et prédictive. C’est dire que, tout en gardant à la recherche fondamentale une place prépondérante dans la génération de connaissances, ce plan stratégique met l’accent sur la recherche translationnelle en vue d’un transfert efficace de la recherche vers la médecine.
Le plan stratégique s’articule autour de trois grandes priorités :
1. Une recherche plus intégrée, plus adaptée aux besoins et aux attentes de la société et des politiques publiques, développant un environnement qui facilite l’interface entre recherche fondamentale, translationnelle et clinique, et promouvant l’interdisciplinarité en améliorant la coordination entre infrastructures de recherche ;
2. Le développement, la capitalisation et l’organisation des compétences au service des enjeux stratégiques afin de dynamiser les carrières de la recherche, de repenser l’évaluation des structures de recherche et des chercheurs, d’améliorer l’attractivité du champ, mais aussi de mettre en place des outils de communication et des systèmes d’information dédiés ;
3. Les partenariats académiques et privés optimisés, le leadership de l’Inserm conforté en Europe et à l’international, afin de développer et d’optimiser les partenariats scientifiques et industriels, la valorisation de la recherche et les partenariats internationaux, en confortant un positionnement de leadership dans l’espace européen de la recherche dans le domaine biologie-santé.
Quelques aspects que nous avons considérés parmi les plus intéressants pour la recherche sur les maladies rares vont être soulevés ici. Cette liste n’est pas exhaustive.
Dans le cadre de la priorité n°1, l’Inserm lancera trois programmes dits transversaux, dont un d’importance pour les maladies rares : le programme transversal pour l’interprétation des variations génomiques et contribution à l’histoire naturelle des maladies humaines. Il vise à relever le grand défi de la génomique médicale à l’ère du séquençage de nouvelle génération ou NGS (Next generation sequencing), qui n’est plus la détection des variations mais leur interprétation, et à permettre à la France de rattraper son retard vis-à-vis d’autres pays comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, les Etats-Unis ou le Canada. Ce programme incite à la création d’un consortium pluridisciplinaire. Il devrait avoir un impact direct sur la compréhension des maladies génétiques et sur l’identification de cibles thérapeutiques potentielles.
D’autres objectifs spécifiques de la priorité n°1 sont également intéressants pour les maladies rares : la coordination des infrastructures de recherche à travers un comité d’infrastructures, qui pourrait faciliter l’intégration et la mutualisation de plateformes pour la recherche ; la politique en matière de gestion des données de recherche, visant à limiter la perte de données exploitables et la gestion des volumes de données toujours croissants à travers la constitution progressive d’un réseau de correspondants de données et la dissémination de bonnes pratiques dans le partage de données ; et enfin, la mise en place d’une plateforme de gestion et d’analyse des données médico-économiques, avec l’implication de l’Inserm dans la mise en place du Système national des données de santé (SNDS) prévu par la loi de Santé. L’Inserm propose également, dans cet esprit, la mise en place d’une plateforme technique mutualisée à l’ensemble des organismes de recherche et des universités, cogérée avec l’Alliance nationale pour les sciences humaines et sociales (ATHENA).
En matière de valorisation de la recherche, une nouvelle initiative de l’Inserm et d’Inserm Transfert, le projet AccTIon, permettrait d’accélérer le développement thérapeutique d’innovations jusqu’en clinique de preuve de concept chez l’homme.
Ce plan stratégique novateur et ambitieux, sera décliné dans des plans opérationnels annuels.
Lire le plan